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L'Ilet à Cordes semble un lieu de vie du bout du monde, tant la route pour y accéder, creusée à flanc de rempart, semble ne jamais vouloir aboutir.

Les esclaves en fuite ne s'y étaient pas trompés et avaient choisi cette région isolée pour se cacher. Quelques très rares vestiges de cette époque terrible ont été mis à jour dans la forêt perdue du Tapcal. Comme une oasis rendue insignifiante par la démesure de la falaise qui la domine, l'îlet semble vivre hors du temps. Perché sur un plateau mis en sursis par l'érosion qui le grignote inlassablement à chaque forte pluie, il offre des moments de contemplation et de silence, propices à la compréhension de ce qu'est le coeur de l'île. Dans un décor presque irréel, le paysage rural révèle la vie simple que les habitants ont choisie. Le jeu des lumières naturelles propres au cirque, fait émerger en saison de pousse, le vert tendre des champs de lentilles. Cette culture typique de l'îlet, organisée sur les replats rocailleux, accompagne quelques vergers d'agrumes. L'habitat modeste, progressivement gagné par la modernité, garde encore quelques petites cases anciennes, repérables aux murets de pierres sèches qui les entourent. Comme à l’antipode des villes du littoral, l'Ilet à Cordes recèle une authenticité préservée.


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