Ces mobiliers permettent aux randonneurs de taper et/ou brosser leurs chaussures pour en débarrasser la terre pouvant contenir des graines de plantes invasives, évitant ainsi que l’usager ne transporte involontairement des graines indésirables dans un milieu préservé. Les sites sélectionnés pour la localisation des stations sont tous exceptionnels, et se trouvent à la frontière entre milieux envahis et milieux préservés.
Trois nouvelles stations ont été installées cette semaine au Maïdo et au Morne Langevin, deux sites stratégiques en termes de fréquentation et de conservation. Du fait leurs tailles, ces trois nouvelles stations ont été héliportées avant d'être fixées sur place par les équipes de l'Office national des forêts (ONF).
Au Morne Langevin
L'installation d'une station de biosécurité sur le site du Morne Langevin le 4 juillet dernier répond à la volonté du Parc national et de ses partenaires de préserver le milieu remarquablement bien conservé de ce territoire du sud de l’île. Encore peu impacté par les espèces exotiques, cet écosystème exceptionnel, traversé par le sentier Grand Coude - Morne Langevin, mérite tout particulièrement d’être préservé.
La station de biosécurité du Morne Langevin complète ainsi celle située plus bas à Grand Coude (en place depuis 2020 et en cours de remplacement). L'objectif est d'augmenter l’efficacité du dispositif de protection,en s'adressant aussi bien aux randonneurs en provenance du haut du sentier (Morne Langevin), qu'à ceux arrivant par le bas (Grand Coude).
En synergie avec ces actions, un protocole innovant de suivi des espèces exotiques envahissantes est mené sur ce sentier emblématique par le Parc national, en collaboration avec des partenaires institutionnels et associatifs locaux.
Au Maïdo
Deux stations de biosécurité ont également été installées ce mercredi 5 juillet sur le sentier Grand Bord et près de la Glacière. La biodiversité du massif du Maïdo -déjà maintes fois fragilisée par des incendies- est en effet fortement menacée par les espèces exotiques envahissantes. Sur ce site, le principal danger est celui de l’ajonc d’Europe, une espèce exotique particulièrement virulente qui prolifère rapidement à la faveur des incendies et qui a déjà colonisé de nombreux espaces autrefois occupés par des espèces endémiques et indigènes.
Les stations de biosécurité installées ce matin ont donc pour objectif de freiner cette dynamique d’invasion afin de préserver ce massif à haute valeur patrimoniale et au taux d’endémicité particulièrement élevé.
Au-delà du recueil de terre potentiellement contaminée, ces stations de biosécurité sont aussi et surtout un outil de sensibilisation important à destination des randonneurs. Chacune est accompagnée d’un panneau à visée pédagogique, expliquant à la fois pourquoi et comment l’utiliser.Les randonneurs sont ainsi invités à devenir de véritables acteurs de la protection de la biodiversité.
L’expérimentation des stations de biosécurité est rendue possible grâce au mécénat de LA FONDATION D’ENTREPRISE GROUPE EDF qui soutient le projet à hauteur de 20 000 €, sous le nom «Expérimentation d’un dispositif de biosécurité sur les sentiers en zone prioritaire de conservation du Parc national de la Réunion».