Cette année, dans le cadre des Rendez-vous Nature, le Parc national de La Réunion et ses partenaires ont mis à l’honneur le massif de la Roche Écrite. Perché sur les hauteurs de Saint-Denis et de La Possession, ce territoire emblématique abrite une biodiversité remarquable. Composé d’une mosaïque de milieux naturels — forêts de tamarins, bois de couleurs, landes d’altitude et zones rocheuses — le massif constitue le dernier refuge de l’un des oiseaux les plus rares au monde : l’Échenilleur de La Réunion, plus connu sous le nom de tuit-tuit.
Les Rendez-vous Nature ont ainsi été l’occasion de faire découvrir au grand public les richesses de ce site à travers deux temps forts :
un chantier de lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) à Mamode Camp, mené avec la SREPEN,
deux journées de découverte et de sensibilisation autour du refuge de la Roche Écrite, en partenariat avec le Département, l’AGGM et le gestionnaire du refuge.
Deux initiatives qui font écho au Plan d’Action Concerté du massif de la Roche Ecrite, visant à préserver et valoriser ce territoire d’exception, tout en renforçant les liens entre les acteurs du massif.
Un chantier de lutte contre les espèces exotiques envahissantes à Mamode Camp
En partenariat avec la SREPEN, une journée de lutte contre les espèces exotiques envahissantes s’est tenue à Mamode Camp, sur le sentier d’accès au massif. Ce chantier s’inscrit dans une série d’actions menées tout au long de l’année, à destination du grand public et des scolaires et à un double objectif :
Sensibiliser les participants aux enjeux de préservation de la biodiversité et de l’habitat de l’Echenilleur de la Réunion (tuit-tuit), espèce endémique en danger critique d’extinction ;
Valoriser le site de départ du sentier en mettant en avant la flore indigène et endémique grâce au travail régulier de nombreux bénévoles.
Encadrés par les équipes du Parc et de la SREPEN, les participants ont procédé à l’arrachage et à la taille de plusieurs espèces envahissantes, telles que le longose, la myrthe et le goyavier. Bien que souvent appréciées pour leurs fleurs ou leurs fruits, ces plantes représentent une menace sérieuse pour notre biodiversité.
Cette démarche, soutenue par le Département et l’ONF, s’inscrit dans la continuité des efforts menés pour restaurer la qualité écologique du massif.
Deux jours à la découverte du le massif de la Roche Écrite
Une seconde action, menée en partenariat avec le Département, l’AGGM (Association des Gestionnaires de Gîtes de Montagne) et Nicolas Pollux, gestionnaire du refuge de la Roche Écrite, a permis à une vingtaine de personnes de (re)découvrir le massif tout en contribuant à sa protection.
Le programme, étalé sur deux jours, associait balade patrimoniale, sensibilisation en lien avec la nuit et chantier participatif de lutte contre les espèces envahissantes autour du refuge. Les participants ont donc prêté main forte aux équipes du Parc national pour éliminer la passiflore banane, le bringelier marron, la vigne marrone ou encore le longose. Des espèces dont la maîtrise est indispensable pour permettre aux plantes indigènes et endémiques de reprendre leur place.
La récompense ne s’est pas fait attendre : le groupe a eu la chance d’observer l’Échenilleur de La Réunion (tuit-tuit), dont le chant résonnait sur le sentier en cette période de reproduction. Une rencontre rare et émouvante, symbole des efforts conjoints menés par la SEOR et le Parc national pour la sauvegarde de cette espèce unique au monde. Ces actions de conservation ont d’ailleurs pris tout leur sens lors de la rencontre avec deux renforts du Parc, qui ont présenté au groupe les nouveaux dispositifs de lutte contre les rats, principaux prédateurs du tuit-tuit.
Des partenariats renforcés dans le cadre du Plan d’Action Concerté
Ces deux actions illustrent la dynamique collective engagée autour du Plan d’Action Concerté du massif de la Roche Écrite avec les autres acteurs du territoire. Au-delà des chantiers ponctuels, cette collaboration se poursuit à travers plusieurs projets structurants : étude sur l’optimisation des rotations d’hélicoptère liées à l’approvisionnement et à la gestion des déchets du refuge, installation d’outils d’interprétation des patrimoines naturels et culturels, ou encore actions de sensibilisation à destination de publics variés.
Autant d’initiatives qui font du massif de la Roche Écrite un exemple de gestion concertée et durable, où la préservation des patrimoines s’allie étroitement à la valorisation du territoire.
Le Plan d’Action Concerté du massif de la Roche Ecrite
Véritable projet de territoire, le Plan d’Action Concerté du massif de la Roche Écrite réunit l’ensemble des acteurs locaux — institutions, associations, habitants et visiteurs — autour d’un objectif commun : préserver et valoriser les patrimoines naturels, culturels et paysagers de ce site emblématique.
Coordonné par le Parc national de La Réunion, ce plan s’articule autour de plusieurs axes : la préservation de la biodiversité (dont le tuit-tuit, espèce endémique menacée), la gestion durable des usages, la mise en valeur des patrimoines, et la sensibilisation des différents acteurs du massif.
Cette démarche collaborative illustre la volonté partagée de faire du massif de la Roche Écrite un modèle de gestion concertée et durable, au service de la nature et des différents usagers du territoire.
La problématique des Espèces Exotiques Envahissantes Végétales
L’exceptionnelle biodiversité réunionnaise inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 2010 est aujourd’hui en réel danger, en raison de la dispersion d’Espèces Exotiques Envahissantes Végétales (EEEV), qui prolifèrent rapidement au détriment des espèces indigènes et endémiques. En 2017, l’UNESCO a alerté sur l’état d’envahissement de l’île et appelé à prendre des mesures visant à endiguer le phénomène. Pour répondre à ce défi de taille et préserver au mieux les richesses naturelles de l’île, le Parc national de La Réunion met en place depuis sa création des actions de conservation, de lutte et de sensibilisation. En effet, pour repasser de l’état de « préoccupation importante » à « bon avec quelques préoccupations », l’ensemble des acteurs doit se mobiliser.
