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Projet BONZAIL : De l'ail testé dans le Sud en alternative à la dévitalisation chimique

Charte
Utiliser le processus naturel de germination de l’ail pour dévitaliser la souche d’un ligneux envahissant. C’est la technique qu’expérimentent actuellement les équipes du Parc national dans le cadre du projet BONZAIL porté par l’association Plante&Cité en partenariat avec de nombreux partenaires de l’Hexagone et de La Réunion.
L'ail commence à germer des souches de jamrosat sur la parcelle expérimentale de Mare-Longue
L'ail commence à germer des souches de jamrosat sur la parcelle expérimentale de Mare-Longue ©Parc national de La Réunion

Le projet BONZAIL vise à évaluer l’effet dévitalisant de l’ail et à définir les conditions d'utilisation de la technique pour une efficacité optimale. Ceci passe par la participation d’un réseau de gestionnaires qui effectuent ces tests sur des espaces qu’ils ont en gestion.

Il a pour objectif de :

• permettre aux gestionnaires de disposer d'une technique de dévitalisation compatible avec la réglementation dans des situations contraintes

• mettre à disposition des gestionnaires un protocole d'utilisation de l'ail afin de garantir une efficacité optimale

En alternative à la dévitalisation chimique, chaque membre expérimentateur évalue les effets de l’ail sur une espèce envahissante. A La Réunion, le Parc national, l’ARMEFLHOR et la SAPEF Paysage ont choisi Syzygium jambos, le jamrosat, plante exotique très envahissante qui a colonisé de nombreux milieux naturels comme la forêt de Mare Longue.

Esther LOBET-BEDJEDI, Responsable adjointe du Secteur Sud du Parc national de La Réunion, explique :

Nous avons commencé l’expérimentation BONZAIL en août à Mare Longue sur la parcelle expérimentale « Renfobiodiv » située en lisière de cœur de parc national. Dès la mi-octobre, nous un premier suivi d’observation de l’expérimentation sera réalisé, la germination de l’ail étant déjà observée .

Sur la base d’un protocole expérimental commun, l’équipe a réalisé l’expérimentation sur 32 individus (16 traités /16 témoins non traités). Après un recépage des souches d’arbres qui avaient été abattus quelques mois auparavant, les souches des jamrosats ont été percées pour introduire les gousses d’ail au niveau du cambium, près des tissus vivants.

En germant, l’ail produit des composés soufrés qui pourraient induire une mortalité de la souche. Un procédé phytocide observé restant à homologuer au cours des prochains mois.

Partenariat entre gestionnaires et acteurs publics/privés

Cette expérimentation rendue possible grâce à l’implication des propriétaires privés en lisière du cœur de parc national et s’inscrit dans un contexte plus global relatif à la gestion des interfaces avec le milieu naturel à enjeux, notamment le cœur de parc national. Ainsi, cette expérimentation s’imbrique dans :